Affaire Lagarde: vers un scandale d’Etat ?

Au lendemain de la décision de la Cour de Justice de la République, Eva Joly, candidate à l’élection présidentielle pour Europe Ecologie-Les Verts, rappelle qu’elle s’était clairement opposée à la candidature de Mme Christine Lagarde à la tête du Fonds Monétaire International (FMI). Son opposition à cette nomination s’expliquait à la fois en raison de l’orientation politique très libérale de la candidate, mais aussi en raison des risques judiciaires, liés à l’affaire Tapie, qui pesaient sur Mme. Lagarde.
Les charges retenues par la Cour de Justice de la République : « complicité de faux » et « complicité de détournement de biens publics » sont plus graves que celles initialement envisagées.
Dans un contexte économique européen et international explosif, ces charges affaiblissent s’il en était besoin la légitimité et l’autorité de la directrice générale du FMI.

Elles confirment aussi la prise de position d’Eva Joly qui contestait la candidature de Mme. Lagarde.
Il est souhaitable que la Cour de Justice de la République puisse faire toute la lumière sur une affaire qui pourrait se transformer, si les charges venaient à être confirmées, en un véritable scandale d’Etat.
Qui pourrait croire que Mme. Christine Lagarde, alors Ministre des Finances, a pu prendre seule la décision de recourir à l’arbitrage pour résoudre le contentieux avec Bernard Tapie ? Le choix de cette procédure de justice privée choisie en 2007 au détriment de la voie judiciaire classique apparaît aujourd’hui comme un « petit arrangement entre amis’ qui bafoue l’intérêt général.

Il reviendra à l’enquête de déterminer les raisons qui ont poussé cette décision en faveur de Bernard Tapie. Au-delà de la responsabilité de Mme. Lagarde se poserait alors la question de celle du chef de l’Etat. Au-delà de l’affaire Lagarde, il est urgent de se demander s’il ne s’agit pas plutôt d’un scandale d’Etat.